La conscience tangible, ou les confidences d'un caméléon ahuri

Voilà c’est fait! Je suis emménagé dans mon chez moi. En date officielle du 30 octobre. Et là je t’entends « Ça fait plus d’une semaine…tu traînes à me raconter mer et monde sur la maison et tout et tout…» Alors voici :

Vendredi 29 octobre : 19 :00 Location du camion pour le déménagement. Tu auras compris que je fais affaire avec les déménageurs Pizz& Beer i.e. mes potes et ma famille.

 J’avais, vendredi matin avant de quitter pour le boulot, installé un cordon avec des affichettes disant «Ne stationnez pas, déménagement, merci de votre compréhension » en espérant un peu d’humanité des gens qui habitaient ma rue (très étroite soit dit en passant). Et bien m’en fit car j’ai retrouvé une trace de civilité chez les urbains que je n’avais pas senti depuis longtemps.

Sauf que.

Bien qu’ils furent civils, un d’entre eux ne savait pas reconnaître une ligne à ne pas dépasser. Donc, dans l’espace libre devant chez moi, une voiture empiète d’un bon mètre et demi.

Fureur.

Le camion ne rentrera pas dans l’espace. L’autre espace potentiel se situe à 3 minutes de marche de la maison (les autres voitures s’étant garées ailleurs sur la rue pour me garder l’espace.

Ire grandissante.

C’est la que commence ma persévérance (soyons franc; mon entêtement). Je décide que je vais stationner le camion devant chez moi tout de même. Alors commençant par la première et logique étape (logique d’un cerveau tranquillement embrumé par une rage croissante) je klaxonne.

Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie puis pas du tout.

Personne dans cette jungle urbaine ne réagissant plus à criard son strident de mon angoisse, je vais m’accoisant. Puis mon entêtement négociant avec ma hargne, je vais définitivement stationner de putain de camion là où il doit aller. Je descend du monstre de métal sur roues et constates que la voiture qui empêche ma quiétude a devant elle suffisamment d’espace pour s’avancer et me laisser déménager dans le bonheur et l’allégresse. Je décide alors que je suis monsieur muscle. Contact avec la réalité : Toi qui me connais voici un détail, je pèse 75 kilos sur un mètre quatre-vingt. J’ai autant de masse musculaire saillante qu’un hiéroglyphe consterné. (Je demande pardon à ce pauvre hiéroglyphe qui n’a rien demandé et qui se retrouve dans une comparaison boiteuse et fera rire de lui par tous les autres hiéroglyphes.)

Or, je m’accroupi derrière la voiture glisse mes mains sous le pare-chocs et (oui oui!) soulève l’arrière de la voiture et essaie de la faire avancer. Ma tendre moitié me regarde faire, béate. Je pose le véhicule après deux pas. Ce ne sera pas suffisant. Je recommence le manège. Bis bis bis et rebis! Tant est qu’à la fin je suis fort haletant, mais fier comme un coq (coquecigrue c’est au choix!) d’avoir déplacé le véhicule et stationne le camion devant chez moi. C’est un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour le Pepto qui se rit bien haut de tout ceux qui vont « s’entraîner au gym» et qui n’auraient pas été capable de générer suffisamment de rage et d’imbécile acharnement pour faire ceci!

Trêve d’infatuation. Poursuivons.

Samedi matin, trop tôt.

Pepto Junior s’éveille. Biberon, manteau, voiture, parents à moi, grand-maman va jouer à la gardienne parce que le Pepto Junior déambulant avec un équilibre encore plutôt incertain parmi les boîtes et les escaliers et tout le tralala = pas une bonne idée.

Retour à l’appartement, toujours très tôt.

Boites boites et reboites de dernière minute avec les items les plus courant : bols à café et papier hygiénique. (Tu vois le topo)

Arrivée bras (amis et famille) chargement du camion. Camion dans lequel je n’aurais pas pu insérer une allumette tellement il était comble.

Déchargement.

Bière.

Repos.

Bébé étant resté chez grand-maman pour la nuit, inauguration de la maison, bouteille de champagne par moi prévue et dissimulée dans mallette personnelle avec verres. Douce à moi aux oiseaux de l’attention, bulles, bains et finalement dodo.

Le lendemain, vif rappel de mes cours de biologie. Acide lactique = bobo.

Aujourd’hui, je pense que je vais consacrer une rubrique «Peinture & idées» sur ce blog afin que ma douce se fasse une idée des nouvelles couleurs qu’on doit choisir…arggghhh

Pepto,