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La conscience tangible, ou les confidences d'un caméléon ahuri

Tergiversations chroniques et autres fabulations

La citation passagère
Les événements à venir projettent leur ombre en avant.

Goethe

Toucher à ma conscience?
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Nociception masculine
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Amie blogienne, aujourd’hui, je suis arrivé au bureau en ayant l’air d’un homme battu. Non pas que madame Peptine ait découvert quoi que ce soit de honteux dans mon jardin secret, ou qu’elle ait décidée de s’adonner au pugilat sur ma personne parce que j’avais omis le lapin en chocolat, mais je suis tout de même l’heureux propriétaire d’un œil au beurre noir (un coquard qu’on dit chez toi je crois). L’oeil droit, pour être plus précis. Ce qu'il a l'air. J’ai même cru un bref instant que je perdrais la vue (c’est sans doute ma propension naturelle au drame), mais rassures-toi il n’en est rien. Une légère éraflure de la conjonctive, c’est tout. 

Et ce n’est pas la faute de ma douce, ni du satané lapin en chocolat.

Je suis probablement le seul homme au monde qui a reçu un œil au beurre noir de la part de son fils de 16 mois !!!

Je m’explique.

Pepto junior grandit de plus en plus et est maintenant à l’étape de désirer ardemment sa propre autonomie lors des repas. Ce que j’approuve totalement. Il a ses petites assiettes en plastiques, et ses petits ustensiles, également en plastiques. Il mange avec sa cuillère et sa fourchette au meilleur du développement de sa motricité fine. (Voir ici qu’il y en a partout autour et peu dedans, mais c’est là le lot de tous les parents.) Mon fils, qui semble avoir hérité des éléments  de promptitude – pour ne pas dire d’impatience - du caractère de ses parents (voir ici la filiale maternelle), a généralement une façon bien à lui de signifier qu’il a terminé le repas : il lance tout par terre avec la délicatesse la plus raffinée, ce que Pepto n’approuve pas et essaie de lui  faire cesser.

Hier donc, à la fin du repas, il commence à montrer des signes d’impatience et de je-m’apprête-à-tout-lancer-par-terre-avant-d’entamer-une crise-des-plus-théâtrale. Papa se dépêche à retirer du plateau de bébé le bol de brocoli et le bol de soupe, avant l’hécatombe Pascale.

Au moment même (il a à tout le moins autant de synchronisme que moi) où je me penche vers le plateau, bébé soulève on ne peut plus spontanément sa petite menotte, dans laquelle il y a évidemment sa fourchette en plastique. Et hop ! Tu l’as deviné, Destination œil droit paternel sans escale, arrivée à destination immédiate.

Aïe.

Et même re-aïe. 

À l’heure où je t’écris en digérant les restes de chocolat de mauvaise qualité offert par la famille, ça va, mais hier, je n’étais pas très heureux…

Assurément qu’il n’a pas fait exprès. Mais il y a eu une seconde de fureur absolue dans ma tête. C’est comme ça que je réagis à la douleur. Je crispe tout mon corps et laisse échapper une vapeur d’une furieuse intensité. Et ça passe.

Je suis pourtant un habitué de la douleur : je suis l’unique représentant de l’association des gens qui se sont fracturés un doigt en allumant la lumière. Je suis probablement le deuxième en lice pour l’obtention du prix sur la façon la plus ridicule de se disloquer l’épaule : en éternuant. Je vois ici ton sourcil de la perplexité qui se soulève… Je spécifie alors : j’étais passager en voiture et je me suis élancé dans une splendide sternutation au moment même où il y a eu un freinage intempestif. La ceinture s’est bloquée et crounch !!!

Le croirais-tu ? J’ai même réussi à passer trois semaines avec une jambe paralysée parce que j’avais raté une marche (la première évidemment) dans un interminable escalier en béton. J’ai un dossier médical gros comme ça. Et c’est toujours la charpente qui écope.

Heureusement d’ailleurs, parce que sinon, avec la veine que j’ai, je chopperais assurément une maladie chronique impossiblement rare qu’on nommerait d’après moi. Du genre Peptinite céphalo-intestinale à développement spontané ou que sais-je encore. (Et la première d’entres-vous qui laisse planer, ne serait-ce que l’ombre d’un soupçon de doute que je l’ai déjà choppée cette maladie, je prends un vol direct chez les cousins pour lui prouver le contraire.)

Pourquoi ai-je soudainement l’impression que je viens d’ouvrir la porte à une vaste série d’insinuations insidieuses ?

Pour en revenir à mon œil au beurre noir, ça ma fait tout drôle de dire que je suis un père violenté. Sans compter que l’on s’est joyeusement payé ma gueule au boulot.

Tu sais, ça commence toujours par les petites questions habituelles :

-                     Mais qu’est-ce que t’as là ? (Je me suis coincé la langue dans la portière tiens !)

-                     T’as eu un accident ? (Non, pas du tout, je suis testeur pour l’Oréal «parce que je le vaut bien ;-)»

-                     Ça fait mal ? (Tu parles, tu veux voir par toi-même ?)

-                     Tu t’es battu ? (euh… non, pas tout à fait)

Puis après les dix-huit répétitions de l’événement, les petites phrases sympathiques habituelles s’ajoutent. 

-                     Dites, faites attention à Pepto, son fils lui a donné une raclée !

-                     T’es certain que ce n’est pas ta femme qui te bat ? Tu pourrais te confier à nous tu sais !!!

-                     Dis, ton truc, ça se fait aussi en vert ?

-                     Laisse, je ne voudrais pas que tu te t’ouvres les veines en déchiquetant cette lettre !

Et gnagnagna et gnagnagna !

Toi, je sais que tu ne riras pas de moi (hum ?), que tu comprendras que les enfants ça fait un peu de tout. (Le mien, il ne joue pas encore au basket et les barres de fers qui traînent naturellement ça et là chez moi, sont tout de même loin de l’aire de jeu…)

En attendant, j’ai l’air d’un clown.

Encore.

Je commence à songer de plus en plus sérieusement à me recycler. Tu me verrais en clown, toi ?

Pourquoi ai-je soudainement l’impression que je viens à nouveau d’ouvrir la porte à une vaste série d’insinuations insidieuses ?

Ecrit par Pepto, le Lundi 28 Mars 2005, 11:17 dans la rubrique "Au quotidien".

Commentaires :

Bibasse
Bibasse
28-03-05 à 11:45

Tu soulèves un réel problème...

Je suis désolé, mais qu'est-ce que j'ai rigolé en lisant ce texte ("l'unique représentant de l'association des gens..."). Ceci dit, j'ai rit à la forme, pas au fond, car au même fond, ca peut vraiment être difficile comme situation.
Ca me rappelle un sketch de la France d'en bas. Le gars au café se fait briefer par la bande du comptoir.
- Il faut qu'elle comprenne que c'est toi qui commande.
- C'est toi, l'homme, merde, on va pas se laisser faire par les gonzesses.
- Une bonne claque si ca se trouve, voila ce qu'il lui faut.
Tout ravigoré, le gars remonte chez lui, embrasse sa femme, et se penche sur le berceau de sa fille : "Bon, ca suffit les caprices, maintenant!".
Ainsi donc, même les fourchettes en plastique peuvent dynamiter un repas...

 
WeepingWillow
WeepingWillow
28-03-05 à 11:54

Re: Tu soulèves un réel problème...

Aaah Ha! Ha! ha!... Oui je me permets de rire, faisant partie des heureux parents molestés par leurs bouts de chou: j'eus à deux ou trois reprises la lèvre fendue par un coup de boule de mon fils, je suis même arrivée au boulot en arborant sans m'en être rendue compte la marque rougie et dentelée d'une jolie morsure à la pommette (à l'époque où il se familiarisait fougueusement avec le bisou)...

En revanche, j'ai bien failli me fendre une côte en lisant la façon dont vous vous êtes déboîté l'épaule!


 
Pepto
Pepto
28-03-05 à 12:20

Des nouveaux visages...

Bonjour à vous deux!

Quel plaisir de voir de nouveaux visages ici (pas que je suis saturé des autres, -je les entends déjà!!!)

Faites attention à vos côtes... je ne voudrais pas non plus perdre mon trophée pour pour le plus joli pneumothorax amateur...

Et tiens, je vais aller faire un tour par chez vous question de voir ce que vous racontez...

Au plaisir,


 
WeepingWillow
WeepingWillow
28-03-05 à 12:49

Re: Des nouveaux visages...

C'est nettement moins rigolo que par chez vous... Il faut dire que mon joueb à une fonction plutôt exorcistique... Ce sont des petits moments de peine, d'angoisse, de dégoût mis côte à côte... Entre chaque, il y a tout de même une personne normale!

 
jujuly
28-03-05 à 17:24

Attention, Pepto, à force d'insinuer qu'on va faire des insinuations... tu pourrais bien en récolter !
(reste à trouver lesquelles)
(N'empêche, je te trouve un très beau vert d'œil, puisqu'il nous est donné de le voir.)
(Ce que je ne comprends pas bien, c'est pourquoi la fourchette n'a pas laissé de trous ?)
Take care, et dans le doute, remplace la fourchette de Pepto Junior par une cuillère...

 
Pepto
Pepto
29-03-05 à 13:01

Re:

C'est gentil, la suggestion de la cuillère... (je me demande où tu as bien pu trouver une idée aussi saugrenue???) Sois assurée que depuis l'incident, la coutellerie en entier est manipulée par des mains expertes seulement!!!

Pour le vert de mon oeil, tu crois que ça pourrait intéresser Rainette dans sa confection de service-à-thé-Bambou-sans-bambou-pour-préserver-les-pandas???

Un jour je vous montrerai plus qu'un oeil...

Pour les trous dans mon oeil, mon fils ne c'est tout de même pas acharné avec la fourchette: il avait terminé le repas. (Heureusement) ;-)


 
rainette
29-03-05 à 07:55

En premier, j'ai regardé la photo : le centre, l'oeil : ah il a sûrement de beaux yeux "normalement" belle couleur gris bleuté

Et puis j'ai regardé le tour de l'oeil... aïe ! le maquillage est raté

Mais se faire cuisiner l'oeil par son fils, c'est pas top ! Et s'il restait un peu de brocoli au bout de la fourchette, qui sait si la greffe va pas prendre et un brocoli pousser dans l'oeil éraflé (comme une bactérie dans le gel de culture...)

Tu veux faire un concours de gadins* et fractures ? (*chutes en patois marseillais)

Un bras cassé en marchant sur une bordure de trottoir ! (double fracture déplacée !)

Une clavicule cassée en tombant du lit (en dormant je précise)

Une côte cassée en sortant du bain et en glissant.... poum !

Une vertèbre déplacée en .... ramassant une balle de tennis

Je continue ? .... Alors, même si j'ai ri... j'ai fait bien attention de ne pas tomber du canapé !!! et pi on voit la fourchette dans l'oeil du Pepto sans toujours voir ce qu'on a dans son propre oeil !!!!!!!


 
Chloé
29-03-05 à 09:51

Re:

Ouille ouille !

Fais quand même attention ... je t'explique. L'oeil de mon meilleur ami a malencontreusement rencontré l'ongle du doigt de son fils bien aimé, environ meme age que le tien.

Du coup, il doit subir une intervention chirurgicale à l'oeil, car la cornée est touchée et la blessure s'ouvre de temps à autre.

Sinon, ou j'ai ris franchement ... c'est quand on t'a catalogué "homme battu". Mon G. , en voulant me prendre dans ses bras, l'an dernier, m'a plus exactement éborgnée avec son coude ... Au boulot , tout le monde m'a prise pour une femme battue ... et aujourd'hui, 13 mois plus tard ... ma directrice est toujours convaincue que mon G me bat (comme plâtre, d'ailleurs).

Enfin, elle est un peu bête (bièsse comme on dit chez nous - Belgique-), donc je ne lui en veux pas trop ;)


 
Pepto
Pepto
29-03-05 à 13:10

Re: Re:

Quelque part, c'est bien qu'on se fasse du soucis sur notre condition familiale... ça démontre un minimum d'intérêt. Mais je peux t'assurer que personne au boulot n'a même cru une seule seconde que je pouvais être un homme battu. Ils ont bien vu une dizaine de fois les chaises se détruire à mon passage, les téléphones exploser, les ascenseurs me piéger seul au milieu de la nuit...

Je vérifirai tout de même, la blague est bonne à raconter, mais l'intervention chirurgicale ne m'intéresse pas trop trop...


 
Pepto
Pepto
29-03-05 à 13:06

Re:

J'aime bien la vertèbe déplacée...ça me rappelle mon jeune temps...

Je suis désolé pour le maquillage, je n'ai pas encore l'habitude, je vais faire mieux la prochaine fois! Pour la greffe de brocoli, on repassera d'accord? Je suis suffisamment mutant dans ma tête, s'il fallait en plus que ça se voit: je n'aurais définitivement plus d'amis...


 


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