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La conscience tangible, ou les confidences d'un caméléon ahuri

Tergiversations chroniques et autres fabulations

La citation passagère
Les événements à venir projettent leur ombre en avant.

Goethe

Toucher à ma conscience?
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Junkie olfactif
--> Ce n'est pas ce que tu penses... c'est pire.

Je suis assis tranquillement dans le train, la tête entre deux époques, l'imaginaire entre deux scènes, le coeur entre deux soupirs quand soudainement parvient à mes naseaux l'effluve, la fragrance enivrante qui prend possession de ma volonté depuis toujours sans que je ne sache vraiment pourquoi.

Tu sais, amie blogienne, ce qu'il en est. J'en suis sûr. Le cerveau humain est une chose bien étrange. Il capture et store des informations de tout acabit, aussi incongrues qu'inutiles et n'en permet pas la suppression. Je sens grandir ta perplexité et t'offres quelques exemples.

Il y a, quelque part dans ta tête, la date d'anniversaire d'une ex ou d'un ami disparu. Il y a, dans ta tête, la mélodie entière d'une vielle publicité radiodiffusée. Il est impossible pour ton cerveau de fredonner les bonnes paroles d'une chanson anglaise que tu aimais toute jeune avant de connaître l'anglais et tu continues à chanter ces mots inexistants qui sont le résultats de ta compréhension d'antan, même si tu connais maintenant les paroles véritables.

Pour moi, il y a les noms de dinosaures que j'ai assimilé sans le vouloir, puisqu'ils figuraient à l'endos de la boîte de céréales que je mangeais enfant. Il y a aussi une petite place qui retient l'odeur du dentiste. Tu sais, quand tu ouvres la porte du cabinet et que VLAN! l'odeur t'assaille? Je te vois bien à ta réminiscence olfactive en ce moment et je dois te confier quelque chose.

J'ai un problème. Il y a une odeur qui me frappe, me happe, m'attrape. Une suave odeur de yaourt à l'abricot mêlée d'un brin d'âcreté. Cette odeur bien spécifique ne provient toutefois pas d'un abricot, ni d'un yaourt et encore moins d'un parfum. Il exhale de la peau. De la peau des rouquines.

Je suis un accroc des rouquines, je les sens à distances, j'ai un 174ième sens qui ne sert qu'à ça: détecter les rouquines. Les vraies, pas celles qui trouvent exotique de se rouiller le crâne, mais celles qui ont la peau parsemée d'éphélides. Or, elle arrive et s'assied face à moi dans le train. C'est une jolie fille, sans plus. Pas un canon, pas une moche. Ténuirostre et un tantinet prognathe. Et ça commence: elle ne fait rien. Elle lit. Et moi, je l'agresse.

Sauvagement.

J'ai honte.

Bon je m'emporte un peu puisque mon agression se limite à lui faire des attouchements olfactifs et de caressantes oeillades qu'elle ne voit pas, bien heureusement, le nez plongé dans Madame Bovary (la pauvre!).

Le train arrive en gare et on descend tous les deux, terminus oblige. Je la laisse passer. Mais non, pas pour lui mater le popotin (de toutes façons l'hiver l'entraîne à tout dissimuler sous un parka-tueur-de-silhouette). Je la laisse passer devant moi par politesse... et j'avoue mon arnaque: puisque la foule se presse pour monter les escaliers, je me prépare à une reniflade d'enfer pour m'en mettre plein la mémoire, qui n'est heureusement pas labile en ces circonstances.

Et voilà! Je l'ai agressée; elle ne s'est aperçue de rien. Je n'avais aucune arrière-pensée, pas d'imagerie érotique, pas le moindre fantasme. Rien qu'une bouffée de fragrance rouquine. C'était plus fort que moi. Plus fort...mais je n'ai pas combattu; je suis un junkie...

Ecrit par Pepto, le Vendredi 7 Janvier 2005, 10:12 dans la rubrique "Au quotidien".

Commentaires :

L'Amère
10-01-05 à 11:24

Parce que j'ai même pas peur du ridicule ...

je te dirai au passage, que ton blog est le seul que je lise avec le petit Larousse à portée de main...
Mais j'adooooooooooooooore !

 
Pepto
Pepto
10-01-05 à 12:15

Re: Parce que j'ai même pas peur du ridicule ...

Ça me fait extrèmement plaisir! Si tu savais à quel point les autres francophones sur la planète (pour ne pas dire les européens) se targuent d'avoir LE français, alors que nous on parle encore comme au dix-huitième siècle semble-t-il... Il est vrai que tous les québécois ne sont pas forcément aussi féru de langue que moi, et qu'on retrouve bon nombre d'abberations chez nous (comme ailleurs) mais je suis bien content que tu fouines dans le dictionnaire pour me lire, à mon avis les mots pour survivent,  ils doivent être utilisés! En ce qui concerne le choix du Larousse, je vois que tu as de la suite dans mes idées... ;-)


 


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