La conscience tangible, ou les confidences d'un caméléon ahuri

Amie blogienne, une catastrophe est survenue dans mon existence. Rassures-toi, c'est une catastrophe à -170 sur l'échelle de l'insignifiance, mais il fallait que je t'en fasse part. Voici une prémisse utile à la compréhension de ce cataclysme.

J'ai vécu à ce jour 10872 jours, en comptant bien les années bissextiles. ( Tu peux faire le calcul inverse si tu le désires, mais çe ne vaudra pas comme test d'admission dans une boite quelconque, désolé! ) Et bientôt, je franchirai le cap fatidique de la troisième décénnie. ( Tu vois bien que je fais un effort fou afin de ne pas dire le chiffre en question. )

Pas tellement que ça me gêne, c'est simplement un chiffre et rien de plus, je suis jeune de coeur, d'esprit et de corps... enfin presque! Parce que mon corps m'a lancé un message d'une limpidité absolue. Pepto tu te fais vieux.

Non, pas qu'il soit endolori après un peu d'activité physique. Mon coeur et mes poumons me laissent encore croire que je suis un adolescent en forme écervelé [écervelé, l'ado pas la forme! désolé pour le janotisme :-)]

C'est bien pire que cela ... une catastrophe est survenue sur 21 centimètres de long.

...

Perverse, va! Esprit tordu et orienté vers la chose... Oui, je parle aussi pour toi au pays des mojitos...

Non, je ne parle pas de dysfonction érectile. Et si c'eut été le cas, tu crois que j'aurais donné des mensurations? Je suis plus réservé que ça voyons, on se connaît à peine...

Enfin, 21 centimètres c'est la longueur du traître. Il est apparut là. Juste près de la tempe gauche (qui est décidément sollicitée ces temps-ci).

Mon premier cheveu blanc... C'est un signe de vieillesse chronique!!! Moi qui déjà angoisse deux mois avant mon trentième... Et la première d'entres-vous qui me suggère la  teinture ou un shampoing colorant, je lui fais une tête au carré! :-)

Je lui ai fais la peau sans vergogne à ce scélérat. Je le saisi à l'aide d'une pince à sourcils, je le tiens à la gorge, il ne peut pas bouger. Pas bouger d'un poil... Et puis toc! Sans broncher, je l'arrache. Il ne s'est même pas débattu...dommage. Ce qu'il perd en résistance futile il le gagne en stoïcisme et noblesse. Mais que faire de sa dépouille ? À la poubelle me dis-tu? Non... il m'a fidèlement couvert pendant trente ans. Il est resté aggripé tout ce temps, contre pluie, neige, gel, sueur, vent, saleté. De plus, il ne s'est jamais rebellé. Il lui est parfois arrivé de se dresser sur place, mais c'était suite des propos que je ne peux répéter. Il était altier, fort...

Mais...mais...Qu'est-ce que je suis en train de faire là au juste? L'éloge de mon ex-cheveu? Pourquoi pas un formidable panégyrique ou une salve d'appaludissement dithyrambique tant qu'à y être!

Mince, ça promet... un cheveu blanc et je perd la boule. Qu'est-ce que ça sera quand je serai poivre et sel?